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Hannibal le lecteur

Le serpent aux mille coupures / DOA

26 Septembre 2009 , Rédigé par Hannibal Publié dans #Polar français

Le serpent aux mille coupures est le quatrième roman de DOA (et le second paru à la Série Noire).


Résumé

A Moissac (Tarn-et-Garonne), Omar Petit, viticulteur de son état, vient de reprendre une exploitation. Seulement, la couleur d’Omar ne plait pas à ses collègues et tous les coups – même les plus bas – sont permis pour le pousser à abandonner.
Non loin de là, des caïds de la drogue se donnent rendez-vous pour affaire. Celui-ci se termine dans un bain de sang et par la fuite d’un mystérieux motard.
Lorsque le  chute, quasiment sur le pas de leur porte, Omar et sa femme vont l’aider sans se poser de questions. Une bonne action peut amener bien des souffrances…


Mon avis

Citoyens clandestins n’était pas le premier roman de DOA mais on peut dire sans se tromper que c’est celui qui l’a fait connaître par un public plus large et peut-être aussi le plus abouti. J’avais en tout cas apprécié la lecture de ce roman d’espionnage de 700 pages (voir ici).

« Ce n’est pas un jeu, ces gens sont des brutes.
- Non, plus que des brutes. S’ils sont juste violents, pour nous c’est plus simple,
no ? Mais ils ont le pouvoir, partout. Ils sont comme les multinationales. Ils emploient des milliers de gens qui sont prêts à tout pour les dollars, parce que c’est le seul choix pour vivre. Ou parce que c’est facile. Les narcos ils ont compris, ils profitent. Ils paient mal, ils ne donnent pas la seguridad social et personne ne peut se plaindre, il n’y a pas de syndicats. Plomo o plata, ils disent là-bas, du plomb ou de l’argent, c’est tout. »

Le serpent aux mille coupures est bien différent par sa forme du précédent. A peine plus de 200 pages, et pas d’espionnage à proprement parler.
Cependant, on retrouve quelques points communs, comme cette facilité qu’à DOA à donner du rythme à un roman, à instaurer un bon suspense, ici à partir de pas grand chose finalement, lorsqu’on y réfléchit bien.
On retrouve également cette connaissance qu’à l’auteur de son sujet, que ce soit du côté des services de police ou du côté des criminels (ici les narcotrafiquants essentiellement).

« Alors c’était la guérilla, comme ils disaient les autres, les Cathala, les Viguie, les Fabeyres et tous les exploitants qui voulaient pas de macaque au païs. La guérilla. A l’usure qu’ils l’auraient. Ici, ils y revenaient chacun leur tour, comme le mauvais temps. La nuit, tard, quand personne passait et qu’ils savaient que les gendarmes étaient ailleurs.
Pouvaient pas être partout, les gendarmes. »


Le roman entre tout de suite dans le vif du sujet, avec l’expédition nocturne d’un viticulteur du cru (ha ha) contre l’exploitation de son collègue, qu’il trouve un peu trop foncé à son goût.
Intéressante, cette plongée dans le racisme ordinaire – cette histoire est inspiré par des faits réels nous dit l’auteur en post-scriptum – avec une langue appropriée (populaire, argotique, teintée d’occitan) rendant le tout très vivant.
L'intrigue n'est pas extraordinaire au niveau originalité mais le talent d'écriture et le sens du rythme rendent ce court roman captivant.

Après le succès de Citoyens clandestins, DOA nous prouve avec Le serpent aux mille coupures qu’il sait changer de style tout en restant efficace. Assurément un des auteurs français à suivre de prêt.
Egalement amateur de l’œuvre de Dominique Manotti, je ne manquerai pas leur roman à quatre mains prévu à la Série Noire pour 2011.



Le serpent aux mille coupures de DOA, Gallimard/Série Noire (2008), 216 pages.
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J
<br /> C'est vrai que Manotti/DOA ça promet de faire des étincelles.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Tout à fait, et je crois qu'on est déjà plusieurs à vouloir passer à la séance d'électrochocs. <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je n'ai toujours pas lu (honte à moi) "Citoyens clandestins"<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Il n'y a aucune honte à avoir mais c'est un bon roman, qui plus est disponible en poche désormais (Folio policier).<br /> <br /> <br />
A
<br /> Encore un bon avis!! Je fais finir par me laisser tenter! En fait, c'est au niveau du style que j'ai un peu peur de ne pas accrocher, mais bon, on verra, surtout si l'espionnage est moins patent<br /> dans ce titre car ça ne m'emballe pas des masses!<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Essaie toujours, tu me diras ce que tu en as pensé. <br /> <br /> <br />
C
<br /> J'ai bien apprécié aussi. C'est rapide, vif et concis. Moi aussi, j'attends le résultat du travail avec Dominique Manotti...Bon courage avec le Lehane que tu lis en ce moment. C'est un roman fleuve<br /> mais ça vaut le coup de s'accrocher...<br /> <br /> <br />
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H
<br /> J'avais vu que tu avais apprécié le Serpent. Te reste donc Citoyens clandestins (les deux autres romans de DOA sont aujourd'hui épuisés).<br /> Le Lehane, je l'ai mis de côté pour l'instant mais j'y reviendrai bien volontiers.<br /> <br /> <br />