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Hannibal le lecteur

Poisson-Lune / Alex Cousseau

9 Novembre 2009 , Rédigé par Hannibal Publié dans #Littérature jeunesse

Poisson-Lune est un roman d’Alex Cousseau paru dans la collection doAdo des éditions du Rouergue en 2004.


Résumé


On le surnomme Mirô, comme le peintre. Mais lui, les couleurs et les formes, il peut juste les sentir, les toucher, les imaginer : il est aveugle. Depuis toujours. Ça ne l'empêche pas de voir la vie du bon côté, entouré de Paluche, Luca et Nino, ses amis de toujours, et de son chien Bolo. Et puis surtout, il y a Luce, la nouvelle voisine. Lui l'appelle Lune. Mais à quoi ressemble-t-elle ? Est-elle jolie ou moche ? Et lui, a-t-il vraiment une tête d'ange, comme dit Nino avec un brin d'ironie ? Le plus important n'est peut-être pas ce que l'on voit...


Mon avis

Deuxième roman que je lis d’Alex Cousseau, après Le cri du phasme, qui ne m’avait pas franchement convaincu. Disons-le tout de suite, celui-ci m’a plu bien davantage.

-    « Tu lis des livres qui ne sont pas de ton âge, je fais gentiment remarquer.
-    Les livres ne sont pas écrits pour être lus à un certain âge. Il sont écrits. Et si tu veux les lire, tu les lis. »


Tout d’abord, Miro, le personnage principal est assez attachant, et son histoire sans être complètement extraordinaire sort assez de l’ordinaire pour qu’on s’y intéresse sans peine.
Du fait de sa cécité, l’auteur nous fait part des perceptions de son personnage, et c’est parfois très bien fait.
L’humour est un peu présent, le personnage principal n’hésitant pas à pratiquer l’autodérision, au sujet de son handicap notamment, ce qui nous offre parfois de belles phrases.

« On dit que l’amour rend aveugle, l’étant déjà quel risque pourrais-je encourir ? »
« Mes yeux m’ont alors servi à quelque chose, j’ai pleuré. »


Alex Cousseau
manie bien la langue, en écrivant simple, avec des mots d’ados, sans délaisser pour autant la richesse des mots, avec des phrases imagées, voire parfois poétiques.
Ce court texte d’Alex Cousseau s’intéresse beaucoup aux relations, aux sentiments qu’entretiennent ses personnages les uns avec les autres. Cela nous offre pas mal d’émotion, sans qu’on ne tombe jamais vraiment dans le pathétique à deux sous.

« Le pire, c’est ce vieillard qui partage la chambre de Paluche : un légume que l’on maintient en vie sans savoir pourquoi.
On ne se permet pas ce genre de choses avec les chiens. Quand un chien est mort vivant, il ne mérite plus de vivre. On le pique, et on soulage ses souffrances. Mais quand un homme est mort vivant, on lui branche des tuyaux partout, et il crève tout doucement, à petit feu, comme un homard qu’on trempe dans l’eau froide avant de faire bouillir tranquillement la marmite. »


Outre l’histoire d’amour entre le jeune aveugle et la belle Lune (c‘est le nom de la jeune fille dont Miro est amoureux), le roman aborde également des sujets plutôt délicats, comme la mort, sans tabous et avec des mots simples.

Ce Poisson-lune est au final un beau roman, qui ne devrait pas laisser indifférent, les adolescents comme les adultes.



Poisson-Lune d’Alex Cousseau, Editions du Rouergue (2004), 123 pages.
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