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Hannibal le lecteur

La vengeance du wombat / Kenneth Cook

19 Août 2010 , Rédigé par Hannibal Publié dans #Littérature étrangère

Dans La vengeance du wombat, l'Australien Kenneth Cook continue de nous raconter ses histoires du bush dont il parlait déjà dans Le koala tueur (je vous avais fait part de mon enthousiasme concernant ce recueil ici-même).


vengeance du wombatRésumé

"Wombats sur ma gauche, wombats sur ma droite : tous piétinaient et grognaient. Planté parmi eux au clair de lune, immense, le corps flasque et hardi, le filet dans une main, la seringue dans l'autre, j'attendais le wombat qui m'intéressait. [...] Avec l'aisance du geste entraîné, je lui lançai le filet sur le corps. Il le déchiqueta en moins de deux secondes. [...] Comment étais-je censé m'y prendre à partir de là? Je n'eus pas le temps de me décider. Le wombat s'approcha de moi en poussant un grognement meurtrier, avec la ferme intention d'anéantir tous les mythes sur le caractère inoffensif et herbivore des wombats."

Une rencontre dans un bar, quelques bières fraîches, un rien de faiblesse, et voilà Kenneth Cook, écrivain d'âge mûr "en léger surpoids", embarqué dans d'incroyables aventures où la faune humaine et animale du bush joue le premier rôle. Kangourou suicidaire, koalas explosifs, wombats vindicatifs, reptiles dérangés, chercheurs d'opales amateurs de paris stupides, Aborigènes roublards : ils finissent toujours par contrarier son penchant naturel pour le confort. Heureusement, car Cook en tire une brassée d'histoires plus vraies que nature, racontées avec un art consommé du gag, dans toute leur improbable hilarité.


Mon avis

Disons-le tout de suite : si j'ai été totalement conquis par Le koala tueur, j'ai été quelque peu déçu par La vengeance du wombat. Et pourtant, je crois dire que si j'avais commencé par celui-ci, j'aurai adoré autant que le premier recueil.

« Je crois que c'est là que les choses ont mal tourné. Betty, la serveuse, une grosse femme d'aspect féroce, versa deux vers d'Or bleu. Joe s'aperçut de son erreur et me dit :
Goûte donc, ça va te plaire.
Je le bus. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que l'Australien authentique est animé d'une étrange passion pour l'alcool. L'idée de demander « C'est quoi ce truc exactement ? », ou de dire « Excusez-moi, mademoiselle, je voulais un gin tonic », ou encore « Je ne bois rien sans savoir ce que c'est » aurait constitué une aberration sociale. Elle était même carrément dangereuse. »

En fait, ce qui m'a assez gêné, c'est qu'à force de nous parler des dangers qu'il y a à fréquenter les animaux du bush ou des paris débiles des piliers de bar (les deux allant souvent de paire bien entendu), on a l'impression que Kenneth Cook se répète un peu.
Forcément comme dirait tout prof de français, c'est normal qu'on retrouve dans ses nouvelles une situation initiale, un élément perturbateur suivi de quelques péripéties puis une situation finale (ça va, j'ai tout bon ?). Mais là, sur quelques nouvelles, j'ai eu l'impression de relire certains textes du précédent recueil, sauf que l'animal avait changé et que les détails de l'histoire n'étaient plus les mêmes.

« Les crocodiles sont indéniablement des créatures intéressantes dans leur habitat, à condition que cet habitat soit le plus loin possible de moi. »

De même, l'ironie de Kenneth Cook, que j'avais trouvé si excellente dans Le koala tueur ne m'a pas fait le même effet ici, pour la même raison : certaines tournures de phrases me paraissent de mémoire (c'eût été intéressant de pouvoir comparer les textes mais je n'ai plus le premier recueil sous la main) quasiment identiques. Même certains gags de situation sentent le réchauffé.

Je fais mon rabat-joie mais je me suis quand même bien marré et je conseille vraiment de découvrir Kenneth Cook. Du coup, pour vous donner envie, j'essaie de vous résumer brièvement les quatorze nouvelles, sans trop en dire non plus (elles font à peine une dizaine de pages en général).

 


La vengeance du wombat
Un ami du narrateur lui propose d'aller capturer un wombat mâle (il n'a que des femelles) contre 200$. Si facile en apparence que le narrateur accepte... Aïe !

Faut des tripes pour toucher des opales
L'opale est une précieuse pierre fine qui peut pousser certains Australiens alcoolisés à faire n'importe quoi, y compris des paris débiles, et c'est là que ça devient dangereux... J'ai vraiment aimé cette nouvelle.

L'astronaute à collerette
Un jeune aborigène demande de l'aide pour construire une fusée. Mais il est loin d'avoir tout avoué de son projet...

N'essayez jamais d'aider un kangourou
Je crois que le titre de la nouvelle est assez explicite : si vous voyez un kangourou en détresse, fuyez, c'est plus sûr !

Du mauvais côté
Encore un pari alcoolisé qui risque de mal se terminer. En même temps, quelle idée de vouloir émasculer un cochon sauvage de 600 livres !

quokka.jpgLe quokka tueur
Chez Kenneth Cook, plus c'est petit et apparemment inoffensif, plus vous devriez vous méfier. Le quokka (photo ci-contre) est trop mignon pour être tout à fait honnête...

Chasseurs de buffle
Le risque à vouloir chasser de gros bestiaux, c'est de finir par être soi-même la proie du dit animal.

Des serpents très, très perturbés
On retrouve là Vic, le montreur de serpents rencontré dans le précédent recueil, pour un cours sur la meilleure façon d'attraper les serpents-tigres, lesquels sont mortels bien sûr, sinon c'est pas drôle !

Mort -Blanche
On peut en faire des choses avec un tournevis... Une des meilleures nouvelles du recueil.

Qui veut acheter une grenade ?
Un homme entre dans un bar pour vendre des grenades, avec des arguments pour le moins percutants !

Espèce dangereuse
Son véhicule tombant en panne, le narrateur accepte l'aide d'un jeune universitaire passionné par les crocodiles. Grave erreur !

Le Vieux Fou de la mer
La pêche au requin chez Kenneth Cook, ça dégénère vite, forcément.

Comment ne pas payer ses impôts
Ou quand la fraude fiscale n'est que le début de tous vos problèmes... Très marrante  aussi celle-là...

Attention : koalas explosifs
Ou comment faire d'un koala une arme de destruction massive...



Vous l'aurez compris, il y a vraiment avec La vengeance du wombat matière à bien s'amuser mais si vous venez de lire Le koala tueur (l'inverse doit être tout aussi vrai), n'enchaînez pas trop rapidement avec celui-ci car les effets comiques risqueraient de vous paraître éculés.

Allez, je ne vais pas vous laisser sans une dernière réflexion typique de l'humour de Kenneth Cook. C'est cadeau, pour la route...

« Il n'y a rien d'étonnant à croiser un anthropologue dans les coins reculés et arides du désert australien. Ils sont partout. On estime que dans l'outback, il y a plus d'anthropologues étudiant les Aborigènes que d'Aborigènes. »



La vengeance du wombat (Wombat Revenge, 1987) de Kenneth Cook, Éditions Autrement (2010). Traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol, 157 pages.

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N
<br /> Ces livres ne me tentent pas,au vu de leur résumé.<br /> <br /> Je prefere me prelasser avec"funerailles",de Montanari.Ca decoiffe!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> J'ai pas encore lu Montanari mais je note...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> C'est drôle, j'ai eu pratiquement les mêmes impressions que toi pour les deux recueils. Ça me rassure quelque part...<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> J'ai été lire ton avis. Effectivement, c'est le même ressenti, et comme toi, cette déception ne m'empêchera pas de lire le troisième recueil.<br /> <br /> <br /> <br />