Chamamé / Leonardo Oyola
Chamamé est un roman noir de l'Argentin Leonardo Oyola, le second traduit en français après
Golgotha, toujours chez Asphalte.
Résumé
Perro Lascano et son ami Noé, un fou de Dieu qui s’autoproclame pasteur, se connaissent depuis longtemps. Ils se sont rencontrés en
prison et font depuis des affaires ensemble, pas très légales bien sûr les affaires : braquages, enlèvements... Dans le milieu de la pègre locale, ils sont respectés et tout va bien pour eux,
merci. Enfin, ça, c'était avant que Frère Noé trahisse son compadre. Depuis, Lascano n'a plus qu'une idée en tête, retrouver son ex-complice, régler ses comptes, et pourquoi pas lui
régler son compte.
Mon avis
Le moins qu'on puisse dire est que l'action ne manque pas dans Chamamé, titre pour lequel Leonardo
Oyola a reçu en 2008 le prix Dashiell Hammett de la Semana Negra, récompensant le meilleur roman noir écrit en espagnol. L'auteur argentin nous offre deux cents pages de chasse à l'homme
virile et furieuse, avec quelques scènes de castagne mémorables au passage – on imagine facilement une adaptation sur grand écran façon Robert Rodriguez.
L'écriture, au service de l'action avant tout, ne s’embarrasse pas de fioritures : les phrases sont souvent courtes et vont à l'essentiel. Le tout est entrecoupé de nombreux flashbacks concernant Perro et Noé et permettant de mieux cerner le comportement de ces deux delincuentes aux tempéraments finalement bien différents.
Un bon son poussé à fond dans la voiture, une pièce dans le juke-box du bar, une ritournelle dans le crâne : la musique est
omniprésente, y compris dans les dialogues, et autant dire que c'est plutôt rock&roll. On retrouve en fin d'ouvrage les références de tous les morceaux évoqués et l'auteur propose également
une playlist personnelle, pour qui souhaite lire en musique.
Si on l'avait déjà entrevu avec Golgotha (écrit après cet opus, bien que paru en France avant),
Leonardo Oyola confirme avec Chamamé qu'il possède un réel talent de conteur. Il parvient à embarquer son lecteur en quelques phrases pour ne plus le
lâcher en route jusqu'au terminus. On est bien loin ici des enquêtes de Miss Marple, et les bandidos tournent plutôt à la tequila qu'à la cup of tea, aussi ce type de roman ne
plaira sans doute pas à tous les publics. Maintenant, si vous aimez les fictions où la castagne et la testostérone règnent en maître, y a pas de tromperie sur la marchandise, c'est de la bonne
came.
Chamamé (Chamamé, 2007) de Leonardo Oyola, Asphalte (2012). Traduit de l'espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton, 216 pages.