La théorie Gaïa / Maxime Chattam
La théorie Gaïa est le 8e roman de Maxime Chattam, qui clôt sa « trilogie » dite du « Cycle de la vérité ».
Je mets trilogie entre guillemets puisque ces trois romans n’ont pas de personnages récurrents et peuvent parfaitement se lire de manière indépendante.
Résumé
Imaginez que des émissaires de la Commission européenne sollicitent vos compétences pour résoudre un problème urgent… et top secret.
Imaginez que votre femme soit envoyée sur une île au bout du monde avec un parfait inconnu, et que l’on perde tout contact avec eux.
Imaginez que vous vous retrouviez isolé par une terrifiante tempête au sommet d’une montagne en compagnie de scientifiques mystérieux.
Imaginez que le nombre des tueurs en série ait été multiplié par dix depuis cinquante ans.
Imaginez que ces événements soient liés par la violence des hommes.
Vous n’avez toujours pas peur ?
Vous devriez…
Mon avis
Je suis un admirateur de Maxime Chattam de la première heure, aussi il va m’être un peu plus difficile qu’à l’accoutumée d’être le plus objectif possible.
Forcément, on retrouve dans ce thriller les ingrédients principaux qui font le succès de cet auteur.
Beaucoup de suspense tout d’abord, toujours grâce aux mêmes procédés, à savoir des chapitres assez courts, se terminant bien souvent par une phrase « d’accroche » – cette fameuse phrase qui fait
que vous n’arrivez pas à fermer le livre pour vous coucher quand bien même vous savez qu’il va vous falloir vous lever tôt le lendemain – et également l’alternance efficace des points de vue
entre les principaux protagonistes de l’histoire.
Ces mêmes personnages, qui sont également l’un des points forts de Chattam sont ici plus ou moins réussis. Emma, le personnage féminin principal est plutôt intéressant, de même que celui
de Fanny que j’ai beaucoup aimé. Par contre, j’ai moins accroché aux principaux personnages masculins, Peter De Vonk notamment que j'ai trouvé très quelconque, à l’exception notable de
Tim.
Si Chattam surfe aujourd’hui sur des phénomènes de société pour construire ses polars – la théorie du complot dans Les arcanes du chaos, et ici, la forte croissance du rythme des
catastrophes naturelles – ce qui peut exaspérer les mauvaises langues, son talent d’écrivain de romans difficilement fermables avant la fin reste intact. Il distille toujours les informations
susceptibles d’éclairer le lecteur au compte-gouttes pour mieux l’assommer avec des rebondissements bien sentis et pour la plupart difficilement prévisibles.
Si La théorie Gaïa n’est vraisemblablement pas le meilleur roman de Maxime Chattam – ah In Tenebris ! – cela reste un thriller de haut niveau,
efficace et prenant, sur fond « d'écologie ».